Eric Ferrand, Médiateur de la Ville de Paris, revient sur les dernières propositions municipales en matière de démocratie participative.

« Ne pas éloigner les plus modestes »

Que pensez-vous des initiatives prises par la Ville en faveur de la démocratie locale ?

Il est toujours bon de développer les canaux de participation démocratique, à l’heure où les citoyens pensent de plus en plus que les élus ne s’intéressent pas à leur vie quotidienne. Auparavant, l’expression se faisait uniquement par le vote, tous les six ans. Il faut cependant veiller à ne pas éloigner de la décision publique les personnes les plus modestes, celles qui n’ont pas accès aux moyens d’expression. Par exemple, Internet peut être un outil discriminant.

Quel est le rôle du Médiateur auprès des Parisiens ?

La médiation est un outil de recours pour un administré, qui fait appel à elle avant de se tourner vers d’autres instances, comme un tribunal, par exemple. Nos 28 permanences sont des espaces d’écoute pour aider le citoyen et l’administration à trouver des solutions sur des cas concrets. Mais la médiation va bien au-delà du traitement des litiges. Elle sert de réparateur d’injustices et est un laboratoire de propositions. Deux mille personnes viennent nous voir chaque année dans nos permanences pour faire part de problèmes sur lesquels je m’appuie pour proposer des évolutions.

Quelles sont vos priorités ?

J’inscris au cœur de mon mandat la simplification des démarches administratives et la rationalisation des formulaires. Il y a parfois trop de cloisonnement entre des organismes intervenant dans la ville. J’ai déjà plusieurs idées pour simplifier la vie des habitants, notamment sur les tarifs pratiqués par la Ville sur certaines prestations. Par ailleurs, j’entends lancer début 2015 un nouveau type de permanence, sans rendez-vous.

Entretien publié dans le magazine « A Paris » n° 53 – Hiver 2014/2015.